Le plan à la française : introduction,
corps du texte en plusieurs parties et conclusion

Sommaire général
Remarques préliminaires
Module 1 : Quel type de rapport allez-vous produire ?
Module 2 : Comment présenter votre rapport ?
Module 3 : Comment situer vos idées et celles des autres ?
Module 4 : Comment structurer votre rapport ?
Remarques préliminaires
Comment bien formuler le titre ?
Les procédés déclencheurs d'idées
Le plan à la française : introduction, corps du texte en 3 parties et conclusion
Et ailleurs en Europe ?
Module 5 : Comment faire pour qu'un texte soit cohérent et dynamique ?
Module 6 : La bibliographie
Module 7 : Table des matières, Annexes, illustrations et légendes, index

 

 

Faire son plan !

L'introduction : D'où part-on ? Où veut-on arriver ? (De quoi va-t-on traiter et comment vat-on s'y prendre?)

Première partie du rapport : Situation de départ, ce qui s'est passé, ce qu'on observe, ce qu'on sait, l'état des connaissances

Deuxième partie : Approfondissement par un questionnement sur les observations de la première partie

Autres parties : résultats des recherches, solutions possibles aus problèmes rencontrés

La conclusion : bilan et prolongements possibles

 

La conclusion

C'est le résumé de ce qui a été fait et une ouverture sur des prolongements d'activités. Vous devez tirer vos conclusions uniquement des observations et expériences décrites dans le texte.

La conclusion joue deux rôles :

1) Elle sert à dresser le bilan de ce que l'on a développé. Elle rappelle brièvement l'itinéraire parcouru, elle justifie donc le travail que l'on a fourni. C'est le C.Q.F.D. des démonstrations mathématiques.

Dans sa première phase, la conclusion semble répéter l'introduction ; c'est un peu vrai. L'une et l'autre sont en position de miroir, servent de cadre à l'ensemble du texte. Mais l'introduction présente le sujet sous une forme problématique (que révèle la présence de phrases interrogatives ou de formules d'atténuation comme "on peut", "on pourrait", "il semble que", etc.) alors que la conclusion tire les leçons de ce qui a été dit : c'est le temps du "donc", du "ainsi", du "c'est pourquoi". Les phrases y sont généralement assertives; on décèle la présence de formules de soulignement, de démonstratifs renvoyant aux expressions ou aux concepts qu'on a analysés ou dont on est " l'inventeur".

2) Elle doit ouvrir sur d'autres questions en rapport avec le sujet, élargir le champ de recherche, éventuellement soulever de nouveaux problèmes. Dans cette phase, essentielle, il est bon de montrer que l'on n'est pas enfermé dans son domaine mais que l'on est conscient des prolongements interdisciplinaires de ce que l'on a cherché, des applications possibles dans d'autres branches ou dans des branches voisines de la sienne. Le sujet envisagé reprend alors une forme problématique. On se pose et on pose à nouveau des questions, ainsi la réflexion adopte une progression de type dialectique. Ainsi la conclusion fait la synthèse des points examinés, montre l'enrichissement dû à l'activité, porte un jugement final, toujours en respectant le principe de non-contradiction et de cohérence. On peut aussi suggérer des recommandations aux chercheurs qui prolongeront cette expérience.


Les formules pour conclure


Pour vous aider à conclure, voici une liste non exhaustive d'expressions et de formules que l'on peut trouver dans des conclusions ou dans les passages conclusifs des différentes parties d'un texte. Vous pourrez la compléter au gré de vos lectures.

Au terme de cette étude / de ce travail...
Ainsi...
Donc...
Tout cela montre...
En conséquence, par conséquent...
Nous avons vu que... et que... mais que...
Nous touchons à la fin / au terme de notre réflexion
Nous retiendrons que...
En guise de conclusion...
Je conclurai en rappelant que...


Pour résumer et conclure :

Serions-nous en présence d'une évolution, d'un changement ?
Allons-nous vers un développement... ?
Faut-il croire que... ?
Doit-on en conclure que… ?
Ce que confirme...
Comme dirait... Ainsi que le disait...

Pour formuler un espoir de type social, moral ou de justice, de rétablissement des valeurs vous pouvez choisir une de ces expressions.
Nous formulons le vœu que...
Nous souhaiterions en appeler à...
C'est ce que peut souhaiter tout esprit éclairé / tout être de bonne volonté…

 

exercice

1. Soulignez les mots, les tournures, les éléments grammaticaux qui indiquent que l'auteur "boucle" son texte.
2. Distinguez les deux temps des conclusions, celui du résumé ou synthèse et celui de l'ouverture.


Exemples de 7 conclusions

 

1 - Conclusion du rapport présenté par des étudiants de l'ENA (1999-2000) sur l'exclusion 

 

"Malgré un souci d'exploiter au mieux les outils existants, la mise en œuvre des propositions du groupe requerrait l'adoption de certaines dispositions législatives car de nombreux dispositifs de lutte contre les exclusions ont été institués par la loi, qui en a parfois réglé les moindres détails. Le gouvernement pourrait proposer, à l'occasion de l'évaluation de l'application de la loi du 29 juillet 1998 qu'il doit effectuer en vertu de son article 159, une loi de simplification de la lutte contre les exclusions. Cette loi pourrait permettre d'alléger le corpus juridique applicable à la lutte contre les exclusions et, en abaissant le niveau juridique de certaines dispositions, de donner plus de marges de manœuvre aux acteurs de terrain, notamment dans la composition et le fonctionnement des instances de coordination. Les initiatives locales, déterminantes pour le succès de cette politique, se verraient ainsi stimulées. Au-delà de cette loi, un renforcement de la lutte contre les exclusions exige avant tout une amélioration des méthodes de travail de l'Etat tant en interne que dans son partenariat avec les autres acteurs locaux. Au sein des services de l'Etat, l'octroi au préfet de moyens, financiers et humains, nécessaires au pilotage de la lutte contre les exclusions juridiques contribuerait à renforcer l'efficacité d'une administration déconcentrée plus responsable et mieux coordonnée. Dans ses relations avec ses partenaires, l'Etat, désigné comme chef de file au niveau départemental, devrait organiser la mise en cohérence des politiques, notamment par une harmonisation de leurs périmètres d'action, par une contractualisation financière pluriannuelle avec les agglomérations et les associations. Le coût de la mise en œuvre de ces propositions serait limité. En effet, elles sont pour la plupart de nature institutionnelle ou relèvent de la modification des pratiques administratives. Certaines sont même de nature à générer des économies grâce à la rationalisation des procédures et des structures.

L'analyse de l'impact des propositions montre qu'elles sont susceptibles d'être bien accueillies par les différents acteurs malgré les réticences des organismes de Sécurité sociale. La combinaison d'un effort de repérage des plus démunis, d'une réponse plus adaptée à leurs besoins et d'un traitement administratif plus efficace de leur situation offrirait aux personnes en situation d'exclusion des chances accrues de réinsertion".


2 - Conclusion du projet de recherche de l'historien Jean Philippe PRIOTTI sur Bilbao dans le commerce européen du XVIème siècle, juin 1992


"Toutefois, la réalité sociale et économique de ce monde marchand ne saurait être uniforme sur la longue durée. Elle subit des variations au fil des conjonctures. Ce nouvel aspect nous semble très important. Non seulement nos sources donnent la possibilité d'évaluer l'impact d'une conjoncture courte (guerres, épidémies, incendies ou inondations par exemple) mais aussi de percevoir les mouvements longs, les phases d'expansion et de crise du commerce. Face à ces changements, l'attitude de nos marchands, leurs stratégies d'affaires, parfois même la structure de leur commerce, se modifient. C'est un nouveau monde à considérer. En fait, il s'agit de mesurer l'importance de la "maldad de los tiempos" (la méchanceté des temps) comme les marchands eux-mêmes l'écrivent, d'affirmer l'adéquation du terme de crise pour la fin du XVIème siècle ou au contraire, de l'infirmer. De là, la comparaison avec d'autres villes, d'autres ports, à la même époque, apparaît nécessaire pour dégager l'originalité des "mercaderes" du havre biscayen et déterminer la place de Bilbao dans "l'économie monde".

En résumé, une approche quantitative grâce à l'exploitation statistique de documents de type sériel permet de retracer l'évolution de la conjoncture commerciale, mais l'économique ne saurait suffire. Le dépouillement de la correspondance et de documents plus " personnalisés " (testaments, inventaires) permet d'aboutir à l'étude d'un groupe social diversifié celui des marchands de Bilbao, oligarchie locale puissante, mais groupe parfois démuni face aux événements et aux acteurs du commerce international qui souvent le dépassent par leur envergure ".


3 - Conclusion du projet de recherche de Véronique RIDEAU sur les écrivains libéraux anglais et français et les expositions universelles de 1851 à 1900, juin 1993


"Ce projet de recherche, tel qu'il vient d'être esquissé poursuit donc une double finalité. Les expositions universelles, parce qu'elles rompent le rythme et le déroulement ordinaires du temps, favorisent les prises de position. Elles sont des points de cristallisation autour desquels les convictions s'expriment, les affinités ou les désaccords se reconstituent. En ce sens, elles permettent d'éclairer davantage la pensée des écrivains libéraux interpellés par un événement majeur de leur époque. Mais au-delà, c'est surtout la confrontation des écrits des libéraux anglais et français qui nous intéresse. Ces hommes, dont on doit chercher à savoir s'ils se sont beaucoup rencontrés et lus prennent-ils des positions communes ou divergentes, au gré d'une tradition et d'une conjoncture nationales différentes ; ou bien à l'inverse, se rejoignent-ils, malgré leur différence, pour de communs refus et des enthousiasmes partagés ? Ces hommes dont on sait qu'ils s'intéressent aux nations qui les entourent, quelle vision ont-ils de l'Europe ? Est-elle pour eux le fruit d'un même héritage, un espace privilégié de circulation des marchandises, des techniques et des talents ou bien à l'inverse, le lieu d'affrontement entre des nations rivales dont on maintient difficilement l'équilibre ?

A toutes ces questions, on voudrait tenter d'apporter par une approche comparative quelque éclaircissement. Comme tout projet de recherche, ce rapport par la foison de ses questionnements laisse entrevoir la richesse du domaine à découvrir. Pour le décideur certainement un argument pour considérer ce projet comme digne d'être financé."


4 - Conclusion composée par Blanca Montejo, chercheuse en droit, à un texte sur les rapports entre pouvoir local et pouvoir national en Espagne (sept. 1997)


"Au cours de l'évolution suivie par l'Espagne depuis la fin de la dictature, la décentralisation a atteint un degré important qui doit être considéré de manière positive. La relation entre le pouvoir national et régional permet un niveau d'"auto gouvernement" raisonnable bien qu'on puisse accepter aussi la possibilité de créer un État fédéral. Les moyens démocratiques qu'offre notre système doivent être considérés comme le cadre fondamental à respecter pour satisfaire les revendications nationalistes. Les règles du jeu doivent absolument être observées, par tous, afin de vivre en paix. La tolérance est un devoir.

Actuellement, la défense de la démocratie est le principal objectif en Espagne contre ceux qui, sous prétexte de nationalisme, attentent à la liberté des gens."

Ce document ne montre pas les deux parties attendues dans une conclusion.

 

5 - Conclusion au texte "Morale, éthique, politique" de Paul Ricœur, Pouvoirs, n° 65, 1993


"Notre méditation se clôt ainsi sur une boucle. Nous nous sommes demandé au départ quelle sorte de sujet était présupposé par la philosophie politique ; nous avons répondu : un homme capable, défini par des pouvoirs qui ne s'épanouissent que dans le milieu institutionnel couronné par l'instance politique. Le pouvoir politique est ainsi apparu comme la condition d'actualisation des pouvoirs de l'homme capable. Appelons citoyen cet homme capable actualisé par l'instance politique. Le cercle sur lequel nous voulons conclure consiste en ceci : que le pouvoir politique, en raison de la fragilité que révèlent les paradoxes du pouvoir, n'est "sauvé" que par la vigilance de ces mêmes citoyens que la cité a en quelque sorte engendrée."

Ce texte, en revanche, nous parait parfait et digne d'émulation.


6 - Conclusion au texte "L'Espoir" d'Ignacio Ramonet, Le Monde Diplomatique, janvier 1996


"L'attention avec laquelle les salariés européens ont suivi les événements de France (en décembre 1995) montre à quel point ces angoisses sont partagées. Partout, des mesures injustes et inégalement réparties sont menées à peu près dans les mêmes termes et à un rythme identique, sous la pression des marchés financiers. Partout les citoyens s'interrogent sur l'intérêt de bâtir l'Europe sur les ruines de l'Etat providence, sur la régression sociale ; ils se demandent où est le progrès dans tout cela.
Et tirent de la révolte française une leçon : l'internationalisme a changé de camp. Naguère arme des travailleurs, il est aujourd'hui au nom de la mondialisation, mis en œuvre par les marchés globaux, les entreprises mondiales, la technocratie bruxelloise... Face à cette offensive conjointe, la riposte peut-elle demeurer simplement locale ? A quand, pour avancer enfin vers l'Europe sociale, la protestation unitaire de l'ensemble des syndicats et des citoyens des Quinze ?"

La conclusion incite à tirer la leçon d'une analyse négative. Elle est un appel à l'action. C'est pourquoi elle met le lecteur en alerte en lui posant des questions et suggérant une stratégie.


7 - Conclusion au texte de Ségolène Royal, "Les jeunes ont droit à la beauté", La Vie, décembre 1988


"Nous, Européens, n'avons-nous rien à dire pour défendre notre culture ? Enfants de la guerre et de l'holocauste, nous n'avons pas le droit de former les jeunes générations à l'indifférence à l'égard de la violence. Car elles ont droit aussi au rêve, à la beauté, au romantisme, bref, à tout ce qui fait aimer la vie ou qui en donne une image positive."

Ici le lecteur est pris de court. La conclusion est très abrupte.


 

 

 

 
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 12/12/02