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Faire
son plan !
L'introduction
: D'où part-on ? Où veut-on arriver ? (quoi et comment ?)
Première
partie du rapport : Situation de départ, ce qui s'est passé,
ce qu'on observe, ce qu'on sait, l'état des connaissances
Deuxième
partie : Approfondissement par un questionnement sur les observations
de la première partie
Autres
parties : résultats, solutions
La
conclusion : bilan et prolongements possibles
L'introduction
Quelle que soit votre attaque, captiver l'intérêt du lecteur
dans les cinq premières lignes garantit qu'il aura envie de poursuivre.
L'introduction présente le sujet en répondant à deux
questions : quoi ? et comment ? Elle constitue une sorte de carte indiquant
à votre lecteur le problème abordé et l'itinéraire
choisi. Elle présente votre champ de recherche, le cadre de votre
réflexion, la façon dont vous procéderez et les différents
points que vous envisagerez. Ayant fixé les limites de votre réflexion,
vous êtes protégé des critiques éventuelles
pour ne pas avoir traité tel ou tel aspect du problème.
L'introduction produit un "effet de loupe" ou de zoom sur la
question traitée et son contexte (rappelez-vous la première
page des albums d'Astérix !).
Comme vous ne pouvez annoncer ce dont vous allez parler qu'au terme
de votre réflexion et après travail sur les sources et documents,
vous constaterez que votre première introduction doit en fin de
compte être réécrite. La véritable introduction
est en général rédigée à la fin du
travail, le premier jet n'étant que provisoire. Ni trop longue
ni trop courte (un peu moins d'un dixième de l'ensemble), l'introduction
ne doit pas empiéter sur le développement qu'elle ne fait
qu'annoncer. Il n'y a pas de recette pour une introduction mais on peut,
pour lancer le sujet, commencer par une citation ou par une question ou
encore par une idée paradoxale qui attirera l'attention du lecteur.
On doit ensuite
1 - exposer le sujet (ou le thème, la matière prise en
considération) en faisant valoir son importance et son originalité
2 - articuler la problématique soulevée
3 - annoncer le plan
Cela revient à annoncer les différentes parties du document
dans l'ordre selon lequel elles seront abordées (à travers
la problématique soulevée et ses solutions).
exercice
d'observation et de réflexion
Voici une introduction extraite d'un rapport rédigé
par des étudiants de l'ENA - promotion 1999-2001 - sur la
coordination des politiques de lutte contre l'exclusion.
L'auteur a préféré une présentation
par paragraphes alors que nous conseillons un regroupement en parties
plus importantes éventuellement précédées
de titres. Toutefois le contenu de ces paragraphes et leur succession
respecte une structure en trois parties. Identifiez-les.
"Il y a deux ans, le vote de la loi d'orientation du 29
juillet 1998 relative à la prévention et à
la lutte contre les exclusions coïncidait avec la reprise économique.
Les chiffres confirment aujourd'hui que le retour de la croissance
ne saurait dispenser l'Etat d'un effort accru en direction des plus
démunis. Près de 10% des ménages vivent en
situation de précarité en marge de la reprise économique.
La notion d'exclusion sur laquelle l'État a choisi de
fonder une politique sociale ambitieuse est le résultat d'une
longue évolution conceptuelle. Introduit par Pierre Massé
dans son essai sur Les dividendes du Progrès (1964), popularisé
par René Lenoir (1974) et mis en avant par le rapport Wresinski
pour le conseil économique et social (1987), ce concept a
recouvert des réalités diverses depuis les "oubliés"
de la croissance des années 60 jusqu'aux nouvelles pauvretés
des années 80. Le développement du chômage de
longue durée a renforcé le noyau dur des personnes
en grande difficulté.
Au-delà de la seule pauvreté, l'exclusion se
caractérise par le cumul de difficultés sociales et
la rupture progressive des liens sociaux. Le chômage, la perte
du logement, la maladie, l'échec scolaire ou encore l'instabilité
familiale alimentent ainsi la spirale de l'exclusion.
La nécessité d'un traitement global de ces problèmes
constitue un défi pour les pouvoirs publics habitués
à conduire des politiques sectorielles. La multiplicité
des acteurs impliqués ajoute à la complexité.
La réponse à la demande sociale suppose donc une mise
en cohérence des politiques et une coordination des intervenants
; cette exigence s'impose en particulier au sein de l'Etat, responsable
principal de la lutte contre les exclusions. La loi du 29 juillet
1998 est un des leviers essentiels de cette coordination.
Ce rapport a pour objet d'évaluer la qualité
de la réponse apportée aux besoins des plus démunis
et de proposer des pistes d'amélioration de l'efficacité
de l'action administrative. Il ne s'agit pas d'étudier les
dispositifs eux-mêmes mais, conformément à notre
lettre de mission, de centrer l'analyse sur les structures administratives
locales et leurs modes de coordination.
La mise en perspective de la situation française au
regard de celle de pays voisins confrontés à des phénomènes
d'exclusion comparables (essentiellement le Royaume-Uni, l'Allemagne,
la Belgique et l'Espagne) permet d'imaginer des pistes de réforme
destinées à accroître la pertinence de l'action
publique en plaçant l'usager au cur du service public,
et à en améliorer l'efficacité en modernisant
le fonctionnement de l'administration.
Le désir d'innover doit cependant s'accompagner d'un
souci de réalisme et de pragmatisme. La simplification des
règles de droit et la flexibilité de leur mise en
uvre ont ainsi constitué pour le groupe des exigences
transversales."
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Première
partie de l'introduction: de quoi parle-t-on ? définition
du concept d'exclusion.
"Il y a deux ans, le vote de la loi d'orientation du 29
juillet 1998 relative à la prévention et à
la lutte contre les exclusions coïncidait avec la reprise économique.
Les chiffres confirment aujourd'hui que le retour de la croissance
ne saurait dispenser l'Etat d'un effort accru en direction des plus
démunis. Près de 10% des ménages vivent en
situation de précarité en marge de la reprise économique.
La notion d'exclusion sur laquelle l'État a choisi de fonder
une politique sociale ambitieuse est le résultat d'une longue
évolution conceptuelle. Introduit par Pierre Massé
dans son essai sur Les dividendes du Progrès (1964), popularisé
par René Lenoir (1974) et mis en avant par le rapport Wresinski
pour le conseil économique et social (1987), ce concept a
recouvert des réalités diverses depuis les "oubliés"
de la croissance des années 60 jusqu'aux nouvelles pauvretés
des années 80. Le développement du chômage de
longue durée a renforcé le noyau dur des personnes
en grande difficulté. Au-delà de la seule pauvreté,
l'exclusion se caractérise par le cumul de difficultés
sociales et la rupture progressive des liens sociaux. Le chômage,
la perte du logement, la maladie, l'échec scolaire ou encore
l'instabilité familiale alimentent ainsi la spirale de l'exclusion."
Deuxième
partie de l'introduction: à quel problème est-on confronté?
L'écart entre objectifs et résultats réclame
une réforme des structures administratives.
"La nécessité d'un traitement global de
ces problèmes constitue un défi pour les pouvoirs
publics habitués à conduire des politiques sectorielles.
La multiplicité des acteurs impliqués ajoute à
la complexité. La réponse à la demande sociale
suppose donc une mise en cohérence des politiques et une
coordination des intervenants ; cette exigence s'impose en particulier
au sein de l'Etat, responsable principal de la lutte contre les
exclusions. La loi du 29 juillet 1998 est un des leviers essentiels
de cette coordination."
Troisième
partie de l'introduction. Annonce des points que l'on traitera :
comment fonctionnent les structures ailleurs qu'en France ? Comment
les suggestions des usagers peuvent-elles être prises en compte
? Comment simplifier le droit et coordonner les actions ?
"Ce rapport a pour objet d'évaluer la qualité
de la réponse apportée aux besoins des plus démunis
et de proposer des pistes d'amélioration de l'efficacité
de l'action administrative. Il ne s'agit pas d'étudier les
dispositifs eux-mêmes mais, conformément à notre
lettre de mission, de centrer l'analyse sur les structures administratives
locales et leurs modes de coordination.
La mise en perspective de la situation française au
regard de celle de pays voisins confrontés à des phénomènes
d'exclusion comparables (essentiellement le Royaume-Uni, l'Allemagne,
la Belgique et l'Espagne) permet d'imaginer des pistes de réforme
destinées à accroître la pertinence de l'action
publique en plaçant l'usager au cur du service public,
et à en améliorer l'efficacité en modernisant
le fonctionnement de l'administration.
Le désir d'innover doit cependant s'accompagner d'un
souci de réalisme et de pragmatisme. La simplification des
règles de droit et la flexibilité de leur mise en
uvre ont ainsi constitué pour le groupe des exigences
transversales."
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