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Comment positionner votre propre discours ? |
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Les trois modalités fondamentalesIl y a plusieurs façons de présenter son discours. Si l'on est certain de ce que l'on avance, on peut affirmer, manifester une attitude affirmative. Si l'on est hésitant, on peut poser des questions, chercher une réponse, prendre une attitude interrogative. On peut également choisir de présenter les choses ou de résoudre les problèmes sous forme d'injonction (ordre, demande, souhait). On a là trois attitudes fondamentales : constater (asserter), questionner (poser ou se poser des questions) ou encore donner des ordres de manière plus ou moins forte. Ces différentes attitudes sont nommées "modalités" par les linguistes.
Voici quelques exemples simples pour illustrer ces trois modalités : 1. assertion : La date limite de candidature est dans 20 jours. Les textes et les discours utilisent ces diverses modalités de façon variable selon les circonstances et les intentions. Les textes des rapports abondent en assertions : on affirme des faits, on rapporte des observations, on donne un avis assuré. Mais il arrive aussi que l'on pose des questions (auxquelles on répondra plus loin.) Il arrive enfin que l'on formule des souhaits ou que l'on suggère des solutions. Voici quelques exemples pris dans des rapports :1. Une succession d'assertions relevées dans un rapport sur le financement des infrastructures de transport : "Plusieurs années s'écoulent entre la décision de lancer un projet et sa mise en service effective. A titre d'exemple, l'inauguration du TGV Paris-Lyon, en 1981, a eu lieu dix ans après la décision de construction. Entre la concession et la mise en service d'une autoroute s'écoulent en moyenne sept ans. Encore ces délais ne prennent-ils pas en compte le temps nécessaire aux études et consultations préalables. Cette longue phase préliminaire, consacrée aux procédures administratives ou judiciaires (étude d'impact, enquête d'utilité publique, expropriation) et aux travaux de construction, constitue une lourde charge financière". 2. Un passage pris dans un rapport concernant la communication publique qui comporte une série d'interrogations : "Quelle doit être la place de la communication dans l'institution publique ? Quelles sont les finalités et les différents registres ? Qui assume les tâches de communication ? Quel partage et quelle cohérence entre interne et externe ? Quelle est la mission du service ? Quelles sont les relations avec son environnement institutionnel ? La démarche du projet de service formalisée par le "groupe de modernisation" de la direction générale de l'administration et de la fonction publique mérite d'être, à cette occasion, rappelée dans ses principales étapes."... (Suivent les principales étapes en question.) Cette façon de présenter les choses est parfois utilisée dans les rapports pour annoncer une série de questionnements auxquels on tentera de répondre dans les passages qui suivent. C'est également une manière pratique de décomposer en plusieurs parties une question générale pour ensuite ordonner les éléments de réponse. 3. Des injonctions, toujours à propos du financement des infrastructures de transport : "L'État doit donc conduire une réflexion approfondie sur les besoins réels de la France en matière d'infrastructures, sur les choix qui doivent être retenus, sur l'harmonisation nécessaire pour l'instant insuffisante entre projets autoroutiers et ferroviaires. Au-delà de la sophistication des montages qui peuvent être proposés et retenus, les solutions adoptées en matière de financement des infrastructures de transport requièrent des décisions d'investissement claires et cohérentes. Cette réflexion sur les besoins et sur les choix d'investissement, qui n'entrait pas dans le cadre de notre mission, apparaît aujourd'hui plus que jamais nécessaire." Ce type de formulation convient généralement bien aux conclusions, lorsqu'il s'agit de faire des propositions, des suggestions. Les procédés linguistiques que l'on peut mobiliser à cette fin sont variés : on notera ici l'utilisation du verbe "devoir", du verbe "requérir", de l'adjectif "nécessaire".
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12/12/02
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