Pièges à éviter :
pièges grammaticaux et interférences

Sommaire général
Remarques préliminaires
Module 1 : Quel type de rapport allez-vous produire ?
Module 2 : Comment présenter votre rapport ?
Module 3 : Comment situer vos idées et celles des autres ?
Module 4 : Comment structurer votre rapport ?
Module 5 : Comment faire pour qu'un texte soit cohérent et dynamique ?
Remarques préliminaires
La cohésion du texte : reprises, connecteurs, constructeurs d'espace et commentaires métatextuels
Situer son propre discours par rapport à celui d'autrui
Pièges à éviter : pièges grammaticaux et interférences
Travail de réécriture
Module 6 : La bibliographie
Module 7 : Table des matières, Annexes, illustrations et légendes, index

 

 

 

VII. Les interférences avec la langue maternelle pour les hispanophones, les italophones, les anglophones et les germanophones


Voici quelques exemples de constructions calquées et de faux-amis dus à des interférences fréquentes avec la langue maternelle.


A l'usage des hispanophones

A l'usage des italophones

A l'usage des anglophones

A l'usage des germanophones

 

A l'usage des hispanophones

Interférences de genre :

el origen = l'origine (f.), une origine
un anuncio = une annonce
un parèntesis = une parenthèse
el agua = l'eau (f.) une eau
el calor (et tous les mots en -or)= la chaleur
la profesora = la professeure (pour une femme : orthographe non sexiste)
la leche = le lait
la cuenta = le compte (l'addition, f.)
la suerte = le sort
la duda = le doute
la pareja = le couple


Interférences d'articles contractés :

a los = aux (non pas à les)
de los = des (non pas de les)

Contraction de l'article existant au singulier en espagnol :

al = au : voy al campo
del = du : vengo del campo


Interférences des possessifs "sus" et des pronoms personnels :

- les/ su/sus. Le possessif s'applique en espagnol aussi bien à un possesseur unique (son, sa ses ) qu'à plusieurs possesseurs (leur, leurs).

- Les hispanophones remplacent souvent le pluriel leur/leurs par ses par interférence phonétique avec le son espagnol du possessif pluriel sus.

- Pour les pronoms personnels leur, lui (pronoms indirects de la troisième personne), même interférence d'origine phonétique :

Je leur ai dit de venir est souvent remplacé par Je *les ai dit de venir calqué sur les he dicho que vengan/que venieran.


Les relatifs :

La difficulté vient du fait que le relatif sujet qui a une forme différente du relatif objet que. Dans les autres langues latines (espagnol, portugais et italien) il y a une forme unique (que/che). Voici les documents qui sont mis en annexe.


Les indéfinis :

Confusion entre chaque préféré par erreur à tous/toutes : Toutes les expériences ont donné les mêmes résultats.


Les prépositions :

Confusion fréquente entre par (por en espagnol) et pour (para en espagnol).

Usage hésitant des prépositions entre, à, pour, avec :

Cercano a = proche de
Aficionado a = amateur de
Incapaz para = inapte à
Inquieto por = inquiet de
Loco por = fou de
Contento con = content de
Café/arroz con = café/riz au
Sardines en = sardines à (l'huile etc.)


Les adverbes et les connecteurs en général :

- D'abord est traduit par en premier lieu (calqué sur en primer lugar)
- Depuis est mis à la place de ensuite par interférence avec l'espagnol despues.
- On trouve, en calque de l'espagnol, l'expression *par autre part qui n'existe pas en français à la place de par ailleurs ou d'ailleurs.

 

Le groupe verbal :
Avant le verbe, oubli fréquent des pronoms sujets (surtout dans les phrases coordonnées) car ces pronoms ne se répètent pas quand ils sont employés en espagnol.

Le participe passé est très difficile à maîtriser car l'auxiliaire haber (avoir) sert à conjuguer en espagnol les verbes pronominaux et les intransitifs. Les choses que nous nous étions dites (que nos habiamos dicho). Nous sommes allés (Hemos ido).

Les gérondifs : Le gérondif espagnol a une forme unique identique au participe présent. Pas de différence entre en lisant et lisant.

La concordance des temps :

- En espagnol le conditionnel comme hypothèse irréelle se rend par le subjonctif imparfait ce qui n'est pas possible en français : Si j'avais de l'argent je partirais en voyage = se tubiera dinero….

- D'une façon générale, le rédacteur espagnol a tendance à employer plus souvent le subjonctif que cela n'est possible en français : Quand tu viendras = Quando vengas (subjonctif).

 

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A l'usage des italophones

L'interrogation

La négation

 

Le groupe verbal : - La concordance des temps et l'emploi du subjonctif sont l'occasion d'interférences entre les deux langues : en italien, le subjonctif est employé pour exprimer une opinion positive alors qu'on la met à l'indicatif en français, réservant le subjonctif pour l'opinion négative ou interrogative: Je pense qu'il est malade/ je ne pense pas qu'il soit malade. .

- L'expression du futur dans un récit au passé se fait en français avec l'aide du conditionnel présent ou du conditionnel passé, s'il y a deux séquences dans ce futur du passé, l'une étant antérieure à l'autre. Je pensais que quand j'arriverais chez lui, il aurait déjà fini sa sieste. (arriverais conditionnel exprimant le futur dans une histoire passée; aurait fini conditionnel passé pour marquer l'antériorité de la fin de la sieste à l'arrivée du personnage).


Les pronoms personnels

- Un des premiers pièges pour un italophone est celui de l'ordre inversé des pronoms personnels de la troisième personne avec les verbes dire et donner et tout leur champ sémantique. Ces verbes signifient toujours un échange d'objet ou d'information entre deux personnes. Je le lui ai dit. Il la lui a donnée. Nous la lui envoyons. Nous ne le lui dirons pas. La structure italienne demande d'employer d'abord le pronom complément indirect lui / leur et en second lieu le complément direct le, la, les.

- Le français n'emploie plus (sauf pour les verbes faire et laisser qui font bloc avec l'infinitif suivant) les pronoms avant les demi-auxiliaires (semi-auxiliaires encore appelés verbes modaux). On dit : Je peux te le donner et non Je te le peux donner qui était possible au XVIIIème siècle.

 

Les adjectifs et pronoms possessifs


Les pronoms relatifs

- Le pronom relatif sujet qui est souvent confondu avec la forme du relatif complément que car l'italien a une unique forme (che) pour les deux fonctions.


Les prépositions contractées avec l'article défini masculin (au, de) sont souvent gardées dans une forme non contractée par interférence avec l'italien al, del.

 

La comparaison en français demande le pronom que: Il est plus grand que son père (et non pas la préposition de calquée sur le di italien).


Italianismes fréquents, traduction de "beaucoup", les articles, les prépositions "de/par", c'est/il est.

 

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A l'usage des anglophones


Voici un petit aperçu des problèmes les plus fréquemment observés dans les écrits des anglophones de niveau intermédiaire et avancé :


Les articles :

- tendance à confondre article partitif et complément de nom

- difficulté à choisir entre l'article défini ou indéfini . Ex. : J'ai choisi les cours de langues romanes par opposition aux langues slaves.

- méconnaissance de la présence ou de l'absence de l'article (dans les mises en apposition, les locutions).

Les adjectifs :

- accord en genre et en nombre des adjectifs qualificatifs ainsi que leur place

- accord des adjectifs possessifs et démonstratifs. Ex. : Je revivais toutes ces soirées ennuyeuses passées dans l'ombre de ma chambre.

Les pronoms :

- usage des pronoms directs/indirects

- pronoms y et en et référence à toute une proposition par l'un de ces pronoms. Ex. : Il ne voulait pas s'attaquer à ce problème qui le perturbait car il devinait qu'il ne s'en sortirait pas (cf. se sortir "de").

- usage des pronoms indéfinis (aucun, certains d'entre eux, etc.) et relatifs (qui, que, ce qui, ce que, dont, où, lequel, auxquelles, etc.).

Le groupe verbal :

- concordance des temps du passé et maîtrise des temps du récit et du discours. Ex. : Ils avancèrent vers moi et je me demandais bien ce que j'avais pu leur faire.

- accords du participe passé, notamment du complément d'objet direct ou des pronoms correspondants placés avant l'auxiliaire avoir des temps du passé, mais aussi dans l'usage de la voix passive et des verbes pronominaux. Ex. : Elle n'a pas aimé la robe que j'ai achetée hier et que je me suis mise aujourd'hui.

- forme en "ing" en anglais et ses traductions en français par les gérondifs et participe présent, mais aussi par l'infinitif. Voir les différents cas: En montant l'escalier, grimpant les marches quatre à quatre, il entendit sonner minuit.

- verbes suivis d'une préposition : les anglophones ont du mal à se souvenir de la construction de certains verbes avec les prépositions à ou de.

Ils font un large usage des participes présents et des gérondifs sans que ces derniers renvoient toujours au sujet de la phrase où ils se trouvent ; ex. : Il s'est cassé la jambe en faisant du ski.

On note aussi que l'adjonction d'un verbe à l'infinitif après la préposition les déconcerte. Ex. : Une nouvelle loi visant à réduire le nombre d'heures de travail a été promulguée.

- variation des expressions de temps dans le passage du discours direct au discours indirect, concordance des temps en français et emploi des modes (conditionnel, subjonctif, impératif, indicatif).

 

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A l'usage des germanophones


Le groupe verbal : Le piège majeur est celui de l'emploi de l'imparfait à la place du passé composé.

- L'usage du subjonctif suscite des hésitations. Voir : les 7 cas d'emploi du subjonctif.


Les prépositions : Les prépositions à et de sont souvent lexicalisées avec le verbe. Préposition de lieu (à, en, dans), de direction (à, pour, vers, jusque, contre), de voisinage (près de, auprès de, chez), d'origine (de, dans), de position horizontale (devant, derrière, avant, après, à côté de, par, à travers) ou verticale (sur, sous, au-dessus de, au-dessous de), de temps (à, en, dans, pendant, depuis, dès, après, avant, au bout de) et de moyen (avec, par, pour, à).

Les pronoms personnels : La place du pronom complément et des pronoms de lieu et de partition y et en est avant le verbe sauf après un impératif positif (Nous lui en donnons, donne-lui-en). La succession des pronoms compléments est fixée ainsi : les pronoms de la première et deuxième personne (et le réfléchi se) viennent avant la troisième personne. Avec les pronoms de la troisième personne, le pronom complément direct se place toujours avant le pronom complément indirect. Mais dire à est indirect en français : Nous ne le lui disons pas.

Attention à l'emploi erroné des adverbes à la place des adjectifs. Il faut dire : Elle est très rapide, elle fait tout rapidement, elle conduit vite, elle mange vite.

 

 

 
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  16/2/10