La cohésion du texte : reprises, connecteurs, constructeurs d'espace et commentaires métatextuels

Sommaire général
Remarques préliminaires
Module 1 : Quel type de rapport allez-vous produire ?
Module 2 : Comment présenter votre rapport ?
Module 3 : Comment situer vos idées et celles des autres ?
Module 4 : Comment structurer votre rapport ?
Module 5 : Comment faire pour qu'un texte soit cohérent et dynamique ?
Remarques préliminaires
La cohésion du texte : reprises, connecteurs, constructeurs d'espace et commentaires métatextuels
Situer son propre discours par rapport à celui d'autrui
Pièges à éviter : pièges grammaticaux et interférences
Travail de réécriture
Module 6 : La bibliographie
Module 7 : Table des matières, Annexes, illustrations et légendes, index

 

 

 

Les reprises ou anaphores

Inventaire des anaphores

Exemples d'anaphores couramment utilisées dans les textes formels

Comment une argumentation est-elle structurée ?

Constructeurs d'espaces et de temps, de perspectives et de polyphonie

Commentaires métatextuels

Connecteurs

Tableau des connecteurs

La cohérence du texte


Les reprises ou anaphores


Une anaphore est une expression linguistique qui reprend ou renvoie à une entité déjà introduite dans une phrase antérieure. Cette entité (mot, idée, etc.) s'appelle l'antécédent.

1 - La manière la plus économe d'anaphoriser se fait par l'ellipse. Dans l'anaphore par ellipse on omet tout simplement la mention du référent. Ce procédé elliptique ne s'emploie qu'avec des verbes coordonnés ayant le même sujet.

Ex 1 : Mitterrand (François). Homme politique français. Mobilisé au début de la Deuxième Guerre mondiale, il fut fait prisonnier, Ø parvint à s'évader, Ø entra dans la Résistance et Ø fonda Le Mouvement national des prisonniers.
Dans ce premier exemple, l'ellipse est marquée par Ø (= zéro).

2 - L'anaphore pronominale est constituée du pronom personnel il (elle, ils, elles) qui peut, selon les contextes linguistiques, varier avec des pronoms démonstratifs : celui-ci/là, celle-ci/là, ceux/celles-ci/là.

3 - On peut également "anaphoriser" ou reprendre un antécédent au moyen d'une variation lexicale. On introduit un nom par un article défini (qui indique qu'il s'agit d'un élément déjà connu). Cela peut se faire par une simple répétition lexicale comme dans l'exemple : Le leader du Front National a vaincu Jospin au premier tour. Il est douteux que le leader du Front National puisse gagner le 2e tour. Mais il vaut mieux l'éviter: les répétitions sont signe de pauvreté lexicale en français et les traités de stylistique recommandent de préférer la variation anaphorique. Celle-ci permet d'ajouter de nouvelles informations ou des informations connues mais nouvelles dans le discours.

4 - Dans les deux exemples qui suivent, on observe un procédé extrêmement courant en français consistant à co-référer à un antécédent tout en variant la dénomination. Ce type d'anaphore est appelé "anaphore infidèle" parce que l'on ne peut pas être certain qu'elle renvoie "fidèlement" au même référent que le nom antécédent ou à un autre. (Un synonyme est toujours un peu différent du premier mot proposé)

Ex 3 : La gauche a ignoré les signaux d'alarme. Ce que Jospin n'a pas vu. Pour le candidat socialiste, l'essentiel était de démasquer Chirac.

Ex.4 : Chirac : coup dur. Comme la plupart des Français, le président sortant est tombé des nuages dimanche soir.

Dans les quatre exemples cités, les anaphores sont coréférentielles, c'est-à-dire qu'elles renvoient exactement au même référent que l'antécédent.

5 - Dans d'autres cas, on trouvera des anaphores de type associatif où les phrases sont reliées par notre savoir des propriétés stéréotypiques des choses et des phénomènes. Dans les exemples suivants, nous savons qu'il y a (normalement) une église (et une seule) dans un village et qu'un tilleul a un tronc (et normalement un seul) . Ex 5 : Nous arrivâmes dans un village. L'église était située sur une hauteur. Ex 6 : Il s'abrita sous un vieux tilleul. Le tronc était tout craquelé. Ces anaphores associatives sont extrêmement importantes dans le discours parce qu'elles permettent à la fois de continuer sur un thème et de faire progresser ce thème en focalisant sur une partie, un aspect particulier.

6 - Il y a un dernier type d'anaphore qui peut assurer la cohésion textuelle, c'est l'anaphore qui résume (anaphore résomptive ou synthétisante) du genre : Tout, cela, cette question, ce problème, ces préliminaires, ces suggestions, etc. Ce type d'anaphore résume ou synthétise le contenu de ce qui vient d'être dit, que ce soit une phrase entière ou le contenu de tout un passage ou de toute une partie.

 

 
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 12/12/02